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Post partum




Un monde parfait
Long, long, long
Lune de lait
Dentelle
Entre Amos et Amsterdam
Lésions étrangères
Des jours adverses
La peau du grizzly
Raide, raide, raide
Colore
Franges en bataille



Un monde parfait

on a des bibles
des hymnes des icônes
le jour du Seigneur,
Enghien, Silverstone
tout un nuancier
l'homme invisible
et celui de 20 heures
les chanteurs,
les cercueils, les cyclones

le convertible,
les membres inférieurs
comme le coeur
on cherche un emploi
tout reste plié
cette idée terrible
en nos douillets intérieurs
d'aujourd'hui devenu autrefois
humain de métier

c'est un monde parfait
de l'abaca jusqu'à l'au delà
c'est un monde parfait
on pourrait imaginer vivre là

l'inaccessible
une étoile meilleure
trouver l'âme soeur
au dessus de l'ozone
une branche éloignée
un combustible
brûler nos pesanteurs
vus d'ailleurs
on est tous autochtones
humains de métier

c'est un monde parfait
presque aussi parfait qu'il est plat
c'est un monde parfait
mais on est bien au dessus de ça

vus d'ailleurs
on est tous autochtones
humains de métier

c'est un monde parfait
le vent souffle on ne bouge pas
c'est un monde parfait
on s'en ira, le vent restera
un monde parfait, parfait

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Long, long, long

novembre
je rimaille les brindilles
les faire-parts, les marrons, les billes
les rangs et les mailles sur tes aiguilles
sans fin, les repas de famille

c'est un long détour
long, long, long
d'un tour

décembre
tu flânes sur des prénoms
sous l'érable plane, les flocons

c'est un long détour
long, long, long
d'un tour

long serpentin
pour faire ta main
dans la mienne un peu plus fort
dans les canadiennes Thermidor

c'est un long détour
long, long, long
d'un tour

long serpentin
pour faire les mains
pour faire demain
dans l'eau
comme au vent chenilles, plis du tergal
dans la petite fille, sous ton châle

c'est un long détour
pour parler
d'amour

le ciel immense à se demander
si on y pense, à tomber
le ciel immense à se relever
se relever

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Lune de lait

Et puis un soir
on fait ses valises
celle que la vie a mise
hors de toi
elle roule
épouse la route
le chemin de ta croix

et la vie s'organise autour de ça
ce nouvel état qu'on décolonise
le temps coule
un goutte à goutte
un sablier de poix
tout ride

mère natale
pleine fertile
du post partum
dénoue le lacet
faiseuse d'homme
ici se termine
le joli mal
la lune de lait

a fond de cale
quand le jour se lève
de tous tes rêves
elle était l'amirale
la proue
des lendemains
l'invincible armada

et le séjour
devient une cathédrale
froide, l'amicale
de ceux qui ont le coeur lourd
déroule
le tapis rouge
des souvenirs la soie
tout ride

mère natale
pleine fertile
du post partum
dénoue le lacet
faiseuse d'homme
ici se termine
le joli mal
la lune de lait

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Dentelle

sur les vieilles roses
du couvre lit
j'entends les choses d'ici

dehors explose
le genre humain
sans même une cause
pour rien

dentelle
sur un fil de lin
dentelle
rien ne nous retient
juste en équilibre
comme les points fragiles
de dentelle

dans la même pose
celle des enfants
les paupières closes
qui chantent...

dentelle
sur un fil de lin
dentelle
rien ne nous retient
juste en équilibre
comme les points fragiles
de dentelle

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Entre Amos et Amsterdam

cent fois j'ai refait le tour du
dictionnaire
et tous ces fleuves descendu
suivi à la lettre ses rues de
caractère
étroits, pavées de certitudes

et j'ai vu
qu'entre ses lignes, comme celles des mains
une seule mène
où se rejoignent nos bassins
que, sans même aller aussi loin
qu'Amundsen
laissant Amer, Ami, Amiens
derrière nos pas, au fil du A

viens, nous trouverons au bout du
désir
pour y poser nos flammes, soeur d'âme
ce lieu qui d'étend comme il s'écrit
entre Amos et Amsterdam

ivre des miens, je ne t'ai pas vu
au mot me suivre
lassée d'attendre tu as disparu
emportant une page du début
de mon livre
laissant à la place un rebus
"je pars sans toi trouver le grand A"

alors j'ai traversé le désir
fouillé le macadam, soeur d'âme
de chaque ville de l'encyclopédie
entre Amos et Amsterdam

mais je n'ai trouvé, là où on m'a dit
t'avoir vu, vers ce fleuve de Sibérie
cet oued au Soudan, ce Djebel d'Algérie
que des esprits
des esprits
des mots vides

Et j'ai jeté au bord du désir
le dictionnaire aux flammes, soeurs d'âme
entre Amos et Amsterdam

et j'ai jeté au bord du désir
le dictionnaire aux flammes, soeur d'âme
entre Amos et Amsterdam

et j'irai pour te retrouver
sans fin refaire le trajet
entre Amos et Amsterdam

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Lésions étrangères

au vent des rizières
le long des ruisseaux
suivons la vie à vau l'eau
voyez jeunes frères
tatoué sur ma peau
d'amour le drôle de cadeau

où sont nos hiers
dimanches à vélo
Bièvres, Milan, San Rémo
où sont nos corps fiers
d'avoir aimé trop
sinon dans cet air vieillot

au chaud des litières
parmi les roseaux
bambous, porteurs de chapeaux
souriez, jeunes frères
anciens des colos
serrez vous pour la photo

où sont nos hiers
nuits blanches, mikado
triumph, rodéo, 2CV
liaisons passagères
floues sur les diapos
et demain qui tourne le dos

(LIVE)
au fond des civières
on voit les oiseaux
et le ciel a l'air moins haut
c'est que jeunes frères
l'amour sur ma peau
a laissé le prix du cadeau

où sont nos hiers,
plumés au bonneteau
sous quel nuage sévezo
lésions étrangères
il est temps bientôt
de partir sous les drapeaux

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Des jours adverses

J'arrive ici
sans crier guerre
je n'aspire qu'à un peu d'air
une paille

j'amarre ici
mon lopin de chair
je respire
des effluves amères
a d'aucuns selon mon travail

dans vos ports
je vois des choses en face
dans l'eau qui dort
remonter en surface
des jours adverses

j'arrime ici
voiles et couleurs
je ne conspire
qu'à prendre demeure
un bail

mais tout expire
les permis, les coeurs
ici me traite comme du bétail

dans vos ports
je vois des choses en face
dans l'eau qui dort
remonter en surface
des jours adverses

dans vos ports
je suis celui d'en face
a votre bord
l'idée noire que l'on chasse
des jours adverses

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La peau du grizzly

Comme le chercheur d'or
devenu marchand de tamis
en catimini
comme le Terminator
terminé hors champ, quincaillerie
quand le film finit

comme avoir appris le crawl
et rester faire la planche
des chichis volley Ball
sur le sable, Arromanches
jouer à la Baule
en bourse des palourdes
la hausse des épaules
quand la mer monte, les paupières lourdes

mine d'ombre
mine de rien, coup de pompe
mine d'ombre
assis sur une mine d'ombre

comme le montreur d'ours,
démuni, marchande à l'ennemi
ka peau du grizzly
moi, j'ai vendu ma source
pour quelques arpents d'amnésie
bijoux fantaisie

comme le vieux music hall
aux néons démodés
classé boite à gnole
cave à karaoké
comme pêcheur de perles
plonge maître écailler
en eau de vaisselle
croyant voir quelque chose briller

mine d'ombre
mine de rien je m'estompe
mine d'ombre
assis sur une mine d'ombre

comme le derviche, de l'œil
tourne pour une toupie
dans les bras de l'orfèvre
je me suis assoupi
là où sont l'écureuil
les choses de valeur
j'ai du brillant le fièvre
de l'éteint, le teint, la pâleur

mine d'ombre,
mine de rien je m'encombre
mine d'ombre,
assis sur une mine d'ombre

mine d'ombre
mine de rien je prends l'ombre
mine d'ombre
blanchir me rend sombre

mine d'ombre
en douce ma vie me trompe
mine d'ombre
couché sur une mine d'ombre

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Raide, raide, raide

Raide, raide, raide
sous ma petite laine
raide
Raide, raide, raide
sous ma coupe au bol

Raide, raide, raide
sur ma petite reine
raide
en danseuse raide jusqu'en haut du col

mal au coeur quand tout tangue Sealink
malhabile de mes 10 orteils
mal à l'aise dans les transes, la biguine
raide, comme, sous les tables, les bouteilles

Raide, raide, raide
en mal d'élégance
raide
raidement raide
comme un banc d'école

raide au fond dans l'attente d'une idylle
idéale, entre l'âme, les semelles
raide au bal, souple comme un big jim
qui voit battre au fond de mon coeur des ailes

Raide, raide, raide
dans les turbulences
raide
en costume raide
planté dans le sol
raide, plein de rêves
mais une belle jambe
raide

courbes, la terre, la course du frisbee
tout l'univers, et moi je suis raide

Raide, raide, raide
sous ma petite laine
raide
self made raide
sous ma coupe au bol
Raide, raide, raide.....

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Colore

Colore le monde
sans feutres, sans épreuve
ni bombe
indolore les murs
et coule dans le fleuve
la facture

en monnaie de singe
fraîche, blanche comme le linge
sur la peau répand
du fard sur les hommes
car le temps

colore la foule
colore mes veines
chaque jour il me révèle
en chair de poule
en bleu du ciel
et la foule sort de mes veines
oui, comme le temps est un ami
il colore mon pays

des Dieux, mes soeurs
j'en vois de toutes les couleurs
pour les cieux, mes frères
s'engagent sur des routes à l'envers

mais là haut décide
fais le ménage, fait le vide
sur la peau, répand
du fard sur les hommes
comme le temps

colore la foule
colore mes veines
chaque jour il me révèle
en chair de poule
en bleu du ciel
et la foule sort de mes veines
oui, comme le temps est un ami
il colore mon pays

colore colore
colore la foule colore mes veines
en chair de poule en bleu du ciel
en bleu du ciel

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Franges en bataille

Un balancier pour cheval
chevalier de l'inégal
sur des rails qui l'un de l'autre s'éloignent
tu apprends à faire le grand écart

un jour sur deux les étoiles
l'autre comme derrière un voile
des goûts divers, la mer ou la montagne
tu laisses le grand huit mener tes campagnes

l'amour dans tout creuse des volcans
recherche des trous noirs
rêve de lits de camp
quand

elle range tes pagailles
ses yeux beaux, ronds dans l'eau
démêlent les
franges en bataille
la raie, haut de son coté

des injustices plein tes malles
petites coupures qui font mal
pour que l'écume du sentiment te gagne
qu'encore une fois au moins elle t'accompagne

sur les crêtes comme sur les versants
toi chevalier décousu de fil blanc
quand

elle range tes pagailles
dans ton dos, ton chaos
démêle tes
franges en bataille
l'écheveau, en un mot
plus haut que d'autres
peigne à l'eau, la raie haut
de son coté

elle range tes pagailles
ses yeux beaux, ronds dans l'eau
démêlent les
franges en bataille
l'écheveau, en un mot
plus haut que d'autres
dans ton dos, ton chaos
démêle tes
franges en bataille
de son coté
ses yeux beaux, démêlent tes
franges en bataille...
l'écheveau...

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